LE ZEND AVESTA

L'Avesta, ou Zend-Avesta, est le nom sous lequel on désigne l'ensemble des textes mazdéens, ou livres sacrés des anciens Perses, attribués à Zarathoustra. Ces livres sacrés sont actuellement entre les mains des Parsis de Bombay et des Guèbres de Perse.

L'Avesta, dans sa rédaction actuelle, semble dater de l'époque des Sassanides ; mais il renferme plusieurs gâthâs (cantiques) qui linguistiquement, peuvent remonter aux premiers Achéménides. Il aurait été écrit en entier sur douze mille peaux de boeuf qui furent brûlées par Alexandre à Persépolis, puis reconstitué de mémoire au IIIème ou au IVème siècle de notre ère. Cette destruction des livres sacrés des anciens Perses, et leur surprenante reconstitution, peuvent être comparées à celles du Popol Vuh, le Livre Sacré des Mayas-Quichés qui lui aussi a été sauvé comme une véritable bouée jetée dans la mer de l'Histoire par un érudit inconnu, au moment de la Conquête Espagnole qui a systématiquement détruit tous les documents de ce peuple au 16ème siècle.

Les gâthâs de l'Avesta se trouvent disséminés dans la section appelée Yasna, livre des sacrifices divisé en 70 chapitres ; c'est par eux que l'on peut reconstituer l'histoire de la vocation de Zarathoustra et de son enseignement. Le Yasna est un livre liturgique dont la récitation est ordonnée à l'occasion de la cérémonie du Yasna, dans laquelle on prépare le haoma. Une autre section de l'Avesta, le Vendidâd est un livre sacerdotal traitant de pureté rituelle : là se trouvent les prescriptions interdisant d'enterrer les morts, ce qui souillerait la terre (les morts doivent être exposés sur de hautes « tours du silence » [dakhma], pour être dévorés par des vautours), et quantité de prescriptions médicales (avec le tarif pour les soins médicaux), plus certaines dispositions légales.

Le Vispered est un livre essentiellement liturgique. Les Yasht, recueil de vingt et un hymnes à la gloire de divers anges et héros légendaires, probablement prézoroastriens, ont été réunis à d'autres textes mineurs pour former le Khordah Avesta ou « Petit Avesta ». Il existe aussi un abrégé appelé Vendidad Sadé, qui offre aux fidèles des extraits des livres saints dans l'ordre où on les lit.

Un premier manuscrit de l'Avesta fut apporté en Europe vers 1633, mais c'est seulement en 1758 qu'Anquetil-Duperron put se procurer à Surat un exemplaire complet. Longtemps transmis par voie orale les morceaux qui composent l'Avesta n'ont été transcrits que tardivement, à une époque où l'avestique n'était plus qu'une langue morte, d'usage savant : l'écriture, élaborée à partir de l'alphabet pahlevi, note les voyelles et les consonnes et reflète la prononciation de ces rédacteurs tardifs.