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DATATION AU CARBONE 14

La datation au carbone 14 est la méthode de datation la plus connue du grand public. Elle est utilisée en archéologie pour évaluer l'âge d'objets anciens les plus divers: peintures préhistoriques, textiles de l'Antiquité ou du Moyen-Age, papyrus et manuscrits divers, etc. Ce type de datation ne permet pas de remonter le temps au-delà de 50.000 ans et nécessite un recalibrage périodique. Ce n'est pas une méthode infaillible dans tous les cas.

La datation au carbone 14 du Suaire de Turin

L'une des plus célèbres datations est certainement la datation au Carbone 14 du Linceul ou Suaire de Turin. Cette datation, faite en avril 1988 par trois laboratoires, à Oxford, Tucson et Zurich, date le Suaire entre 1260 et 1390, et donc en fait un faux médiéval. Cette datation est très controversée. En effet, cet objet très ancien a subi plusieurs incendies et a été manipulé de nombreuses fois au cours des siècles. Tout ceci peut être la cause d'erreurs grossières dans la datation par le radiocarbone.

La datation au carbone 14 
fait du Suaire un faux médiéval 
fabriqué entre 1260 et 1390.

Erreurs de datation dues à des incendies ou à des champignons

Le Suaire de Turin a subi plusieurs incendies au cours des siècles. Le lin a été soumis à des températures élevées dont il a gardé la trace à différents endroits. Ces incendies ont fort bien pu « rajeunir artificiellement » le lin du Suaire et fausser ainsi les mesures de datation. Un champignon, Lichenothelia Varnish, a été découvert sur le Suaire. Comme l’ont mis en évidence les expériences faites sur des lins antiques, des micro-organismes, tels que ce champignon, se fixent sur les fibres et altèrent leur contenu en radiocarbone même après des nettoyages minutieux.

Quelques erreurs célèbres de datation au Carbone 14

La Commission pour l’énergie atomique des Etats Unis a signalé que le rythme de désintégration du carbone 14 pourrait ne pas être aussi constant qu’on l’avait cru. Il y a environ quatre-vingts laboratoires dans le monde qui ont les équipements nécessaires pour réaliser les datations au carbone 14. Ces laboratoires ont établi une grande quantité de tables de correction qui servent à prendre en compte tous les paramètres connus ou présumés qui peuvent fausser une mesure de datation au carbone 14.

Parmi quelques erreurs célèbres de datation au carbone 14, on peut citer :

En 1953 : un sarcophage égyptien qui avait séjourné dans la cour d’un laboratoire de Chicago, a été daté du XXeme siècle. Cette erreur de datation de plusieurs millénaires avait été provoquée par un nuage de résidus radioactifs qui avait survolé Chicago à la suite d’une expérience atomique dans le désert du Nevada.

En Juin 1990 : une corne de Viking a été datée du XXeme siècle par un laboratoire de Tucson (Arizona).

Une erreur de 10.000 ans a été faite dans l'évaluation des peintures rupestres de la grotte Chauvet en France.

Il faut tenir compte de multiples facteurs externes qui peuvent faire varier la teneur en carbone 14 de l’atmosphère et fausser les mesures : champs magnétiques, activité solaire, expériences atomiques et bien entendu les températures élevées des « incendies », les « raccomodages » ou autres « rénovations » auxquels les objets à analyser ont pu être soumis.

Comment fonctionne la datation au Carbone 14

Le principe est simple. Il existe dans la nature plusieurs formes de carbone. La plus répandue est le carbone 12, mais on trouve aussi en très faible quantité du carbone 14. Ce carbone 14 est fabriqué en permanence dans la haute atmosphère terrestre par le bombardement des noyaux d’azote de l’air par les rayons cosmiques. Sa proportion dans l’air devrait donc augmenter constamment, mais ce n’est pas le cas car il est instable, c’est à dire radioactif, et il se retransforme peu à peu en azote avec une période de 5730 ans.

Tant qu’un organisme (par exemple une plante) est vivant, il absorbe le gaz carbonique de l’air et la proportion de carbone 14 par rapport au carbone 12 reste constante dans ses molécules. Dès que cet organisme meurt, les échanges avec l’atmosphère cessent, il n’y a plus d’apport en carbone 14 et par suite la teneur de ce dernier diminue constamment, comme d’ailleurs dans toute matière inerte, avec une période de 5730 ans.

Il suffit donc de mesurer la proportion de carbone 14 présent dans un organisme mort pour déterminer le temps qui s’est écoulé depuis sa mort. C’est la datation au carbone 14.

Il existe deux méthodes de mesure :

méthode des compteurs :
on compte le taux de désintégration du carbone 14 pendant une durée donnée. Ce taux étant très faible, il faut des échantillons assez importants et qui sont détruits par la mesure.

méthode AMS (spectrométrie de masse par accélérateur) :
on compte les atomes qui sont toujours présents dans l’échantillon et qui sont beaucoup plus nombreux. La mesure est faite avec des échantillons bien plus petits et sans les détruire.